Emplois en agriculture en 2022 Un ralentissement dans la baisse du nombre d'agriculteurs

Les métiers de l’agriculture sont des métiers d’avenir. Les auteurs du rapport "Les métiers en 2022" publié par France Stratégie en sont convaincus puisque la pression démographique et la croissance de la consommation de produits alimentaires pousseront les exploitants agricoles à produire plus. Mais les filières agricoles n’échapperont pas, comme dans les années passées, à une réduction de leurs effectifs.

Selon France Stratégie, 161.000 agriculteurs professionnels cesseront leur activité d'ici 2022. Ils ne seraient remplacés que par 71.000 nouveaux actifs. Autrement dit, la baisse du nombre d’agriculteurs se poursuivrait mais à un rythme plus modéré qu’au cours des 20 dernières années.

Plusieurs raisons à ce phénomène : des gains de productivité et l’accès plus difficile au foncier expliquent les auteurs du rapport "Les métiers en 2022". Mais comme les exploitations des cédants sont de plus en plus viables, leur reprise se traduira par des regroupements moins nombreux. D’où le rapport un sur deux entre le nombre de cédants et de nouveaux installés. Dans les années 1990, il était beaucoup plus élevé.

Des départs tardifs malgré la pénibilité

L’évolution des métiers de l’agriculture se traduira par un renforcement des effectifs de techniciens et de cadres. Plus de 18.000 postes seraient créés d’ici 2022 en plus des 13.000 libérés par les actifs en fin de carrière.

Le nombre de salariés permanents ou occasionnels serait aussi nettement en hausse « pour atteindre un emploi sur quatre ».

L’évolution des effectifs dans la filière agricole repose sur un scénario de croissance de l’économie nationale de 1,4 % par an. Elle ne prend en compte ni l’impact des prochaines réformes de la Pac, ni celui des nouvelles activités non alimentaires des agriculteurs (productions d’énergies renouvelables et de biomatériaux de masse) qui auront forcément un impact sur leurs effectifs.

Plus d’agriculteurs avec plus de croissance

Si la croissance annuelle s’accélère (+ 1,8 % par an), l’agriculture détruirait 12.000 emplois en moins car les consommateurs, dotés d’un pouvoir d’achat plus élevé, seraient davantage friands de produits à forte valeur ajoutée. Par ailleurs, « l’accroissement de la qualité des produits améliorerait leur compétitivité sur les marchés extérieurs dont la demande ne faiblit pas ». L’industrie agroalimentaire verrait aussi ses effectifs croître.

Le rapport de France Stratégie révèle aussi que la réforme des retraites de 2010 a peu de répercussions sur les agriculteurs et l’ensemble des professions indépendantes dans leur globalité « car une grande partie d’entre eux partait déjà après 60 ans ». Les cessations d’activité sont tardives et les pensions de retraite sont déjà calculées par points.

Les agriculteurs cessent en moyenne leur activité à 61,4 ans et au-delà de 62 ans, pour 25 % d’entre-eux. Seuls 3 % des départs en retraite sont motivés pour des problèmes de pénibilité.

D’ici 2022, l’économie nationale ne pourra pas compter sur une croissance du nombre d’agriculteurs pour absorber l’augmentation de la population active. Or « très dynamique d’ici 2030, celle-ci atteindra un plateau jusqu’en 2030 pour reprendre à nouveau sa progression jusqu’à l’horizon 2060 », analyse France Stratégie.

Dans moins de dix ans, « la population active dépasserait ainsi 29,5 millions de personnes, soit un surplus de 1,2 million de personnes par rapport à 2012. Ainsi, sur l’ensemble des personnes de 15 ans à 69 ans, le taux d’activité passerait de 66,4 % en 2012 à 68,2 % en 2022 ».